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ALEX DOS SANTOS GAGNE UN PROCÈS CONTRE LE CLUB INDONÉSIEN PERSIKABO

FIFPro / FIFPro Afrique
Face à cette situation, la FIFPRO plaide pour un changement du code disciplinaire de la FIFA qui pourrait voir les clubs et les représentants être sanctionnés en cas de confiscation de documents de voyage et d’autres mesures abusives et injustifiées dans le but d’extorquer les joueurs.

(Photo FIFPRO)‎

Alex Dos Santos a gagné un procès contre le club indonésien Persikabo pour des salaires impayés en 2020. Le joueur brésilien a ensuite été poursuivi pour diffamation et s'est vu confisquer son passeport. 

Le conflit est survenu après que Dos Santos a trainé le club, Persikabo, devant le tribunal de l’emploi de la FIFA pour réclamer 75 pour cent de ses salaires retenus par le club, sans négociation individuelle ou collective avec les joueurs, lors de la première année de la pandémie en 2020. Il a gagné l’affaire mais, lorsqu’il est retourné de Malaisie en Indonésie pour rejoindre un autre club indonésien, il avait besoin de l’approbation de Persikabo pour prolonger son visa.

Il sied de souligner que ce n'est que le mois dernier que Dos Santos a reçu son salaire impayé. À la fin de l’année dernière, le footballeur brésilien Alex dos Santos s’est senti pris au piège dans son appartement en Indonésie. Un litige à propos de salaires non payés avec son ancien club s’est envenimé au point qu’il ait peur de sortir de chez lui. Il a teint ses cheveux blonds en châtain de peur d’être reconnu en sortant dehors.

Furieux d’avoir perdu l’affaire devant la FIFA, son ancien club a refusé de faciliter son extension de visa, à moins qu’il n’abandonne l’affaire. Lorsque Dos Santos a donné les détails de sa situation sur Instagram, le président de Persikabo l’a poursuivi pour diffamation, son passeport a été confisqué et il lui a été interdit de quitter l’Indonésie tant que l’affaire de diffamation n’était pas réglée. Il se sentait d’autant plus seul que sa femme et son fils de neuf ans se trouvaient à près de 20 000 km de là au Brésil. « J’avais peur qu’il m’arrive quelque chose, » a expliqué Dos Santos, 32 ans. Après plusieurs semaines d’incertitude, durant lesquelles il a été confiné dans son appartement et où il a perdu plusieurs kilos à cause du stress, la fédération indonésienne a organisé une réunion entre le club et l’ambassade brésilienne à Jakarta. Dos Santos a accepté de renoncer à l’argent qu’on lui devait, à savoir près de 60 000 $, pour que le président abandonne l’affaire et qu’il puisse retourner au Brésil.

Une fois de retour en sécurité au Brésil, la FIFPRO et l’avocat du joueur ont invoqué qu’il avait signé l’accord sous la contrainte et, enfin rentré au Brésil, il a porté une nouvelle réclamation. Il a une fois de plus remporté l’affaire. Persikabo a reçu une interdiction de transfert. Le président a continué de retarder le paiement, cherchant à payer en plusieurs fois, avant de finalement lui virer ce qui lui était dû ce mois. « J’étais très heureux du soutien que j’ai reçu de la part de la FIFPRO, » a expliqué Dos Santos. « Mon message pour les autres joueurs qui vivent de telles situations est ‘Battez-vous pour ce à quoi vous avez droit’. »

Le nombre de réclamations devant la Chambre de résolution des litiges de la FIFA, qui résout les litiges impliquant des joueurs ayant joué en dehors de leur pays d’origine comme Dos Santos, n’a cessé de croître depuis 2016, d’après la FIFA Il y a eu 1 187 réclamations pendant la saison 2020/2021, 25 pour cent de plus que lors de la saison précédente. Dos Santos a aussi joué pour des clubs en Serbie, en Roumanie, au Portugal et en Turquie. Maintenant il s’entraîne avec une équipe semi-professionnelle près de sa famille à Porto Alegre, au Brésil, et il espère relancer sa carrière après ce qui a été selon lui un « fiasco » inutile sur ses salaires. « J’ai été 4 ans en Indonésie et j’y étais heureux. L’Indonésie et les gens qui s’y trouvent garderont une place dans mon cœur, mais je ne peux pas y retourner. » « J’ai reçu deux offres pour jouer pour des clubs indonésiens mais nous avons peur d’y retourner, moi et ma famille. »

Face à cette situation, la FIFPRO plaide pour un changement du code disciplinaire de la FIFA qui pourrait voir les clubs et les représentants être sanctionnés en cas de confiscation de documents de voyage et d’autres mesures abusives et injustifiées dans le but d’extorquer les joueurs.

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