NYASHA MUSHEKWI SE PENCHE SUR LES DÉFIS AUXQUELS LE FOOTBALL AFFRICAIN EST CONFRONTÉ
L’ancien international Zimbabwéen du club chinois Zhejiang Greentown, Nyasha Mushekwi (34 ans) s’est penché sur les défis auxquels le football est confronté un peu partout en Afrique, et l’un des plus gros défis, ce sont certainement les transports.
Ce footballeur a précisé qu’au Zimbabwe, la plupart des déplacements entre les matches se font en bus. Mais pas un bus d'équipe, n’importe quel bus. Les difficultés ne manquaient pas. Souvent, le bus tombait en panne pendant le trajet, ou bien il arrivait en retard parce qu'il était tombé en panne en venant chercher les joueurs. Le plus long voyage que Nyasha Mushekwi et ses co-équipiers ont fait avec le CAPS a pris 12 heures lorsqu’ils ont joué contre Hwange. Il a précisé que la distance n'est pas si grande, mais il n'y a pas de route directe. Il faut donc d'abord se rendre au sud jusqu'à Bulawayo, puis remonter vers le nord jusqu'à Hwange.
Lors de son dernier match là-bas, l’équipe est partie tard parce qu'il y avait des problèmes de paiements non effectués, si bien qu’ils sont arrivés qu'à 5 heures du matin le jour du match. Le coup d'envoi était à 15 heures, mais ils ont quand même réussi à faire match nul. Même avec l'équipe nationale, ils se déplaçaient parfois en bus.
Je me souviens qu'une fois nous avions un match au Malawi et qu'ils ont fait venir des joueurs d'Europe par avion à Harare, puis leur ont demandé de faire 14 heures de bus jusqu'au Malawi. Tous ces déplacements sont encore plus pénibles car il s'agit de bus ordinaires, de ligne. Il y a peu d'espace et les joueurs sont très à l'étroit durant des heures. Lorsque j'ai quitté le Zimbabwe, j'ai vu les bus que prenaient les équipes d'Europe et même d'Afrique du Sud et j'ai voulu rendre la pareille au CAPS pour m'avoir donné une chance et en 2019, j'ai décidé de leur acheter un vrai bus d'équipe, comme ils en ont en Europe. Les joueurs ont besoin d'espace dans le bus, ils doivent être à l'aise. Vous ne voulez pas être serré comme dans un bus normal.
Les sièges doivent être inclinables et il doit y avoir des écrans de télévision à l'arrière des sièges pour les longs trajets. J'ai acheté le bus en Chine et je l'ai fait acheminer au Zimbabwe. Mais ce n'était pas si simple. Je voulais simplement faire don du bus, et soudain, il y a eu énormément d’intermédiaires. Certains ne voulaient pas du bus au Zimbabwe. Était-ce de la jalousie ? Autre chose ? Question de politique africaine dans le domaine du football, je suppose...
Ils ont juste essayé de saboter tout le processus en me faisant payer plus de taxes, plus de droits etc. Au bout du compte, tout ce que j'ai payé aurait pu servir à acheter un deuxième bus. Mais je suis heureux de l'avoir fait. On m'a envoyé des photos du bus qui sert non seulement au CAPS, mais aussi à l'équipe nationale de cricket, à l'équipe nationale féminine et à d'autres équipes. Je suis content qu'il ne serve pas qu'à un seul objectif, celui du CAPS United, mais à bien d’autres.
Il a fallu remuer ciel et terre pour l'introduire au Zimbabwe, mais au final, le but était d'aider et il sert à beaucoup d'autres personnes, donc c'est formidable. » Toutes les deux semaines, notre série #CommunityChampion met en lumière les activités d'un joueur professionnel qui contribue à améliorer la vie des autres dans sa communauté.
Nyasha Mushekwi a aussi joué en Afrique du Sud, en Suède et en Belgique et joue. Cet ancien attaquant du Zimbabwe a été basketteur international pour le Zimbabwe avant de devenir footballeur. Pour remercier l'équipe qui lui a donné son premier contrat de football, Mushekwi leur a fait don d’un bus.