Union des Footballeurs du Congo
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ALEX COPPOLANI : ‘‘LA FORMATION ET L’ÉDUCATION, C’EST LA BASE DANS LA VIE ET DANS LE FOOTBALL …. ’’

Les instances
Selon Alex Coppolani, il est inimaginable que les clubs de 1ère division n'aient pas d’équipes jeunes… (Photo FFM)‎

Dans un entretien exclusif avec votre rédaction, l’ancien préparateur physique du TP Mazembe, Alex Coppolani parle de son aventure sur le sol congolais. Lisez l’intégralité de cet entretien : 

Ufcongo.divisionafrica.org : Monsieur Alex Coppolani, vous avez eu le privilège de faire partie du staff technique du TP Mazembe. Racontez-nous votre aventure avec le plus grand club de la RDC ?

Alex Coppolani : Oui comme vous dites c’est un privilège, être contacté par le club de Moise Katumbi, c’est un grand privilège, pouvoir travailler en Afrique dans les conditions proches des clubs européens, c’était une superbe expérience ! Je crois avoir apporter ma pierre à l’édifice dans le secteur de la préparation physique, l’apport des GPS par exemple et un stage de pré-saison de qualité a fait que l’équipe a obtenu ses meilleurs résultats en compétition africaine depuis 2017 ! Je suis fier du travail des joueurs qui était réceptif à mon approche, le président était toujours disponible, c’est un vrai passionné et le Congo a besoins des gens comme lui pour faire avancer le football ! Moise Katumbi à la notion et la connaissance du mot « projet » et il sait construire ! C’est un passionné du football et du sport en général, travailler à Mazembe, a été très enrichissant, cela m’a ouvert d’autres portes, j’en suis conscient et reconnaissant mais c’est avant tout par le travail et les résultats !

A votre arrivée chez TPM, la franche collaboration était au rendez-vous ?

Oui, ma collaboration était pleine et entière, j’ai était très bien reçu et bien intégré grâce aux joueurs et le staff de Pamphile Mihayo. J’ai mis du temps à mettre certaines choses en place pour ne pas bouleverser l’équipe. Mais au final, nous sommes deux fois champion et demi-finaliste de la coupe de la Confédération. J’ai aimé le rapport franc et direct avec les supporters, et ça me motive ! J’ai été moi-même supporter de mon club de foot en France, et je sais les sacrifices que font ces gens pour venir encourager leur équipe, alors je profite pour leur dire merci, car je n’ai pas pu leur dire au revoir ! Qu’est-ce qui a occasionné votre départ de Mazembe jugé un peu précoce, alors que vous étiez beaucoup adulé ? Oui, comme vous le dîtes, j’étais adulé, mais c’était en raison de mon travail et du fait que j’avais une capacité à m’entendre avec chacun, à aider chacun quand je le pouvais, et surtout cette volonté de gagner. Je crois avoir perdu deux matchs sur 68 matchs, j’aurai aimé ramener un trophée à Lubumbashi, mais voilà c’est le foot. Comme j’ai souvent entendu dire baba « dans le foot il y a 3 résultats : la victoire - le nul - la défaite », je crois que certaines personnes n’ont pas accepté notre défaite contre la RS BERKANE, et comme souvent, il faut trouver un coupable pour protéger le vrai coupable … Mais ça fait aussi partie du foot ce genre d’événement, Dieu merci je suis sorti plus fort de cette épreuve et je suis aujourd’hui en pleine forme et pleine activité avec notre équipe nationale du Mali !

Quel est votre regard sur le football congolais, après cette première expérience en RDC ?

Je dirai au vu de mes expériences en Afrique (Gabon - Nigeria - Mali - Maroc et RDC) que le football congolais est en perdition. Il faut tout rebâtir. Pour rebâtir, il faut démolir, mais ici il n’y a déjà plus rien. Un championnat à l’arrêt depuis deux saisons (+ une saison Covid), des équipes d’âge nationales éliminées de toute les phases finales ou parfois même pas qualifiée des compétitions de la CAF, je crois vraiment que la DTN a une grosse responsabilité dans ce qui arrive au foot congolais, car c’est à la DTN de donner sa feuille de route au club et de les accompagner comme c’est le cas par exemple au Maroc, Sénégal, Bénin … Je sais que Médard Lusadusu fait ce qu’il peut avec les moyens qu’on lui donne. Il n’est pas temps de chercher des responsabilités mais plutôt des solutions, car le foot peut et doit faire rayonner ce pays sur le continent africain ! Seul Mazembe dispose d’un véritable centre de formation ! Il est inimaginable que les clubs de 1ère division n'aient pas d’équipes jeunes… La formation et l’éducation, c’est la base dans la vie et dans le football ….

Qu’est-ce que nous pouvons retenir de l’aventure avec l’équipe nationale malienne ?

Cette aventure est loin d’être finie, elle ne fait que débuter. Cela fait maintenant un an qu’avec le staff et les joueurs, nous travaillons à qualifier l’équipe pour la CAN. Le football malien se porte bien, qualifié à la CAN U23, demi-finaliste de la CAN U17, 1er de son groupe pour les qualifications de la CAN Séniors. Donc, on continue le travail sans relâche pour rendre le peuple malien fier et heureux. Au mali ', nous avons la chance d’avoir le soutien des dirigeants et du ministère à chaque épreuve que nous rencontrons et c’est important pour la réussite du projet initié par le Sélectionneur Éric Sekou Chelle. À travers votre ONG, vous offrez divers dons aux orphelins. C'est quoi la motivation principale? Je dirai que c’était l’éducation que j’ai eue et le parcours de vie que j’ai rencontré. En Afrique, avec peu de moyens, on peut aider beaucoup de monde, et je pense notamment aux enfants. Alors à chacun de mes voyages j’ai fait en sorte d’aider ou accompagner des orphelinats, ou des jeunes enfants de la rue, afin d’améliorer leur quotidien dans la mesure de mes moyens. Et j’encourage les acteurs du foot en général à essayer d’en faire de même. Aider son prochain n’a jamais rendu pauvre, et parfois il faut accepter de donner pour recevoir !

Quelle était votre implication à l'académie du TP Mazembe?

J’ai essayé d’apporter mon expérience dans le domaine de la préparation physique. Il est vrai que le physique n’était pas une priorité à la Katumbi Football Académie. Mais j’ai fait avec le directeur technique Jean Claude Loboko ce que j’ai pu, notamment en proposant au académiciens des cours d’anatomie, en les initiant au travail physique de terrain et en salle et à mon départ, les coaches ont poursuivi brillamment cela. C’est une bonne chose.

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