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DODO LANDU : " SÉBASTIEN DESABRE QUI A INSUFFLÉ UNE NOUVELLE DYNAMIQUE ET UNE NOUVELLE PROCÉDURE D'ÉLIGIBILITÉ DES BINATIONAUX POUR RENFORCER "

Les instances
Votre rédaction s'est entretenue avec Dodo Landu, team manager de la sélection nationale congolaise autour de l'actualité des Léopards (Photo Ufc)‎

Votre rédaction s'est entretenue avec Dodo Landu, team manager de la sélection nationale congolaise autour de l'actualité des Léopards

Ufc.divisionafrica.org : Monsieur Dodo Landu, vous avez débuté difficilement les éliminatoires de la CAN 2023 avec deux défaites. Après ces déboires, peut-on dire que seul Desabre était l'homme de la situation ?

Dodo Landu : Était, c'est parler de Desabre dans le passé alors qu'il est là et il est l'homme de la situation. Bon, vous avez parlé des débuts calamiteux avec deux défaites. Moi je pense qu'au sortir d'un barrage de la coupe du monde chaotique, généralement dans pareille circonstance il y a des décisions fortes qui sont prises et donc ce sont des décisions qui servent de déclic pour motiver et booster le groupe. Au niveau de la fédération, ça n'avait pas été pris, il n'y a aucune décision qui n'avait pas été prise parce que le staff Cuper avait été reconduit. Et même Cuper qui se considérait déjà comme partant est revenu. Mais il n'avait plus le cœur à l'ouvrage, c'est ce qui fait que pendant les premières journées, on avait pas une âme au sein de l'équipe nationale et cela a causé des défaites. Ce n'est qu'à ce moment-là que ce déclic est arrivé avec le manager sélectionneur Sébastien Desabre qui a insufflé une nouvelle dynamique et une nouvelle procédure d'éligibilité des binationaux pour renforcer, mettre la concurrence au sein du groupe et redonner la confiance aux joueurs et au final, les résultats sont là.

Vous avez travaillé avec Cuper et Desabre, quel est le parallélisme entre les deux techniciens ?

Mes prérogatives et mes compétences ne me permettent pas d'évaluer les sélectionneurs. Ce sont des sélectionneurs de grande qualité, de renommée internationale. Donc, les évaluer l'un par rapport à l'autre, je pense que c'est très délicat. Mais s'ils ont été nommés à ce poste-là, c'est parce qu'ils représentaient quelque chose.

Le match décisif était celui livré face aux Panthères à Franceville, dites-nous si l'équipe était prête sur le plan psychologique et organisationnel pour renverser la vapeur devant le public gabonais ?

C'est le travail, c'est là où on sent qu'il y a une nouvelle touche au niveau du mental training de l'équipe. C'est la préparation au niveau mental qui a pris le dessus sur l'aspect technique qui n'intervenait dans ce duo qu'à 20%, 80% c'était préparer les joueurs à tenir contre l'adversité, contre la pression, contre les aléas de jouer un match capital à l'extérieur et je pense que malgré les provocations, les menaces, malgré qu'il y a eu un arbitrage mi-figue mi-raisin, les joueurs ont tenu et ont fait les résultats.

La victoire face au Gabon, était-elle prévisible ?

Oui, parce que quand on est dans le milieu du football, on sait sentir des choses. Par des sensations, tu peux te réveiller en tant que footballeur, tu te dis non aujourd'hui je me sens bien et je vais faire un grand match et tu rentres sur le terrain tu fais le patron, tu boostes. Et ce au niveau des joueurs, il y avait cette confiance mutuelle à mouiller les maillots ensemble, à aller chercher la victoire dans les tripes. Ils étaient tous à l'unisson déterminés à se sacrifier pour ce match là et ça se voyait dans la vie interne du groupe, dans les vestiaires on sentait qu'on allait vivre quelque chose de positif et c'est ce qu'on a vécu. La RDC a réussi à obtenir les 3 points du match retour, suite à la qualification irrégulière de certains joueurs mauritaniens.

Est-ce qu'il y a-t-il moyen de revenir sur les péripéties de cette démarche?

On est parti d'un constat, on était en train de préparer les dossiers de nos binationaux et on essayait de scruter la liste de l'équipe adverse, on a trouvé qu'il y avait des Sénégalais, des Maliens. Il y avait énormément, au moins la moitié de l'équipe était des binationaux alors on s'est interrogé. La Mauritanie, a-t-elle suivi toutes les démarches pour obtenir tous les documents de la FIFA considérant que c'est une démarche laborieuse ? La première étape, c'est obtenir la déclaration du joueur. Le joueur doit s'engager par écrit qu'il a opté pour le reste de sa carrière internationale pour l'équipe nationale congolaise. Dès que vous avez ce document, il faut aller vers l'autre fédération qui détient aussi la nationalité du joueur donc si c'est un franco-congolais, c'est-à-dire la fédération française (qu'il faut y aller). Si c'est un belgo-congolais, c'est à la fédération belge et ainsi de suite. Ces fédérations-là, doivent vous délivrer les états de service du joueur au sein de leur équipe nationale, généralement quand une fédération a aussi besoin de ce joueur-là, elle ne délivre pas du tout le document ou plutôt elle délivre difficilement le document. À ce moment-là, la procédure est bloquée, parce qu'au niveau de la FIFA, ils ont besoin d'avoir ces états de service. Ça fait partie des pièces du dossier, et après c'est maintenant au niveau des parents. Un des parents devrait être né en République Démocratique du Congo, parent (père ou mère) ou grands-parents et ça doit-être prouvé par les pièces d'état civil. Ça peut être difficile à trouver parce que si les parents sont entre temps devenus français, belges ou autres, ils n'ont plus des pièces qui justifient leur nationalité d'origine congolaise et leur naissance en RDC. Certains passeports européens ne mentionnent pas le lieu de naissance. Les passeports européens qui renseignent sur les lieux de naissance facilitent la tâche, mais certains passeports ne les renseignent pas donc il faut chercher à justifier qu'effectivement que l'un des parents, ou grands parents de joueurs que vous voulez prendre (changer de nationalité sportive) est né au Congo. Nous avons identifié 6 à 7 joueurs, nous avons suivi leurs dossiers et nous sommes arrivés à 3, et sur ces trois-là, nous nous sommes dit qu'on peut obtenir quelque chose. Après avoir fait ce constat-là, le Manager Sélectionneur, Desarbre a martelé qu'on ne va pas se distraire. Il préfère se concentrer sur l'aspect sportif, et on laisse ce dossier-là, on va se battre sur le terrain, c'est ça le plus important. Et donc, on avait tous les éléments mais on n'avait rien entrepris, c'est le mauvais traitement qui nous a fait subir lors du match chez eux, qui nous a fait dire que non, dans ce cas-là, comme ils n'ont pas été fair-play et comme ils n'ont pas été respectueux de la dignité humaine, et cette-fois ci, on va saisir le dossier et le relancer. Ce c'est qui a été fait, la procédure a été longue alors ça devrait faire tout au plus 15 jours. On a fait la plaidoirie, on a attendu la décision pendant deux mois et elle est tombée. Sur les trois, il y avait un, qui effectivement n'avait pas rempli les exigences requises pour jouer au profit de l'équipe nationale Mauritanienne, voilà c'est parti de comme ça.

Maintenant nous sommes qualifiés pour la CAN, qu'est-ce qu'il faut sur le plan organisationnel, sportif ... pour que nous puissions faire une bonne CAN ?

Le Manager Sélectionneur, Sébastien Desarbre va faire un programme, il va le présenter à la FECOFA et au Gouvernement. Et c'est ce programme-là qui va prendre en compte tous les paramètres et tous les aspects organisationnels, techniques...pour nous amener à faire un résultat escompté.

Pensez que l'équipe qui est là, est prête à faire une CAN ou on doit encore ajouter d'autres binationaux ?

Écoutez, moi je n'ai pas à parler de l'équipe, nous sommes en train de construire une équipe, pour la durée. Sachez bien que l'objectif assigné au Sélectionneur Manager, Desabre est la Coupe du Monde 2026. Mais, il est quand même parvenu à faire un bonus qualificatif pour la CAN, donc je pense qu’il faut faire confiance au staff technique qui a montré qu'on peut aller loin.

Au mois de novembre prochain, on va donc démarrer avec les Éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, la liste de binationaux ça s'arrête avec Pickel ou il y a d'autres qui frappent à la porte ?

Ce n'est pas moi qui établis les choix, ce sont plutôt les prérogatives du sélectionneur dès qu'il a choisi un joueur et moi, je fais le suivi. Donc à ce jour, j'ai deux ou trois joueurs sur le carnet malheureusement tant que les formalités ne sont pas encore finies, je ne peux pas me prononcer. Mais le travail continue. Le travail continue, vous parlez de la Coupe du Monde, la RDC a été éliminées aux barrages en 2022 contre le Maroc.

Cette-fois ci, nous sommes dans un groupe où on retrouve le Soudan, le Soudan du Sud, la Mauritanie et le Sénégal qui le super favori ?

Moi, je parlerai d'une manière globale vu notre équipe nationale, on cherche la progression dans la performance au niveau de la CAN, je crois que notre dernière meilleure performance c'était une 3ème place (médaille d'argent à la CAN 2015), alors l'ambition légitime devrait-être soit être la vice-championne ou le titre carrément. C'est en ce moment-là qu'on dira qu'on a progressé tant qu'on est débarqué avant, on n'a pas avancé d'un cran donc l'objectif logique et naturel de l'équipe nationale congolaise, c'est de jouer la finale et la remporter. Au niveau de la CAN parce que c'est ce qui nous reste à faire. Et au niveau de la Coupe du Monde, on s'est buté deux fois en tous cas de se qualifier et quand on se qualifie, c'est de faire mieux qu'à la Coupe du Monde de 1974. Voilà ce sont des objectifs naturels et légitimes de l'équipe nationale congolaise.

Dans ce groupe, quelles sont les équipes qui peuvent être difficiles ? Toutes les équipes sont très difficiles, le football a tellement évolué qu'il y a les DATA performances avec les analyses vidéos ... en tous cas qu'il n'y a plus d'équipe forte et d'équipe facile, toutes les équipes s'égalent. Alors nous partons sur le même pied.

Il y a un joueur de l'équipe nationale qui est très malade, il s'agit de Jonathan Bolingi. Pourriez-vous placer un mot à ce sujet ?

Oui, je suis en contact avec le team manager de son club, tout ce que je peux dire qu'il a été dans un coma artificiel, qu'il en est sorti maintenant parce qu'il y avait une inflammation au niveau des poumons et donc comme la bactérie a été identifiée. Les médecins ont pu rectifier le traitement et donc étape par étape, son état de santé est en train de s'améliorer. Ce sont les dernières nouvelles que j'ai reçues hier du team manager et des médecins de son club (Vojvodina).

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