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STEFFI SARGE KAUR : ‘‘CE N'ÉTAIT PAS FACILE D'ARRIVER LÀ OÙ JE SUIS MAINTENANT, MÊME APRÈS 16 ANS DE FOOTBALL’’

Les instances
Il faut travailler dur, c’est épuisant et - en Malaisie, hélas aujourd'hui - les avantages financiers sont rares (Photo FIFPRO)‎

L’ancienne capitaine de la Malaisie lors du championnat féminin de l'ASEAN et de l'AFF, Steffi Sarge Kaur (34 ans) a été capitaine, est devenue membre exécutif du syndicat de footballeurs professionnels de Malaisie (Professional Footballers Association of Malaysia - PFAM).

Cette ancienne gloire du football malaisien a fait savoir que ce n'était pas facile d'arriver là où elle est maintenant, même après 16 ans de football. Il faut travailler dur, c’est épuisant et - en Malaisie, hélas aujourd'hui - les avantages financiers sont rares.

Mais c'est ma passion. Avec la passion, tout devient possible. Si je pouvais inspirer la future génération de joueuses malaisiennes, ce dans ce sens-là. Si elles veulent se battre pour le football féminin, elles doivent d'abord se passionner pour le jeu. Sans cette passion ? Autant abandonner, car elles ne seront jamais capables de surmonter les difficultés, elles ne seront jamais les meilleures. Être nommée première femme membre du comité directeur du syndicat de footballeurs professionnels de Malaisie en 2021, ce n'était pas rien pour moi !

Je pouvais enfin parler au nom de toutes les autres joueuses et j'étais déterminée à m'en servir pour défendre leur cause en Malaisie.

En plein entraînement

En octobre, la PFAM a organisé sa première semaine du football féminin. C'était une véritable avancée dans la reconnaissance du football féminin. Il y a eu un dîner avec l'équipe nationale, un forum où nous avons discuté de ce qui doit être fait pour soutenir nos joueuses et, surtout, une formation de base pour les filles âgées de 14 ans et moins. Cette manifestation a été organisée rapidement cette année, et je suis très fière de ce que nous avons accompli en si peu de temps. Toutefois, pour moi cet événement annuel mérite d'être amélioré à chaque édition ; je voudrais qu'il y ait encore plus de monde, plus d'activités, plus de visibilité, et il faut commencer à le planifier dès que possible. C'était une expérience tellement positive que de pouvoir contribuer à notre communauté de cette manière ! Espérons que ceci inspirera la nouvelle génération de joueuses. Si nous voulons élever le niveau du football féminin en Malaisie, c'est sur ce point que nous devons concentrer notre énergie : inspirer plus de jeunes filles à se passionner pour le jeu, leur insuffler cette passion et cette détermination à représenter leur pays.

Le président de la PFAM, Safee Sali, est l'ancien capitaine national de l'équipe masculine et un héros pour beaucoup. Il est venu pour participer au lancement des activités. Ce n'était pas seulement une preuve de soutien, mais aussi un exemple positif pour les filles de voir un joueur masculin qu'elles admirent soutenir le jeu féminin. Il faut que cela se produise davantage. Il faut que les clubs masculins lancent des équipes féminines et défendent le jeu auprès de leurs supporters existants. Mes coéquipières de l'équipe nationale et moi-même sommes des joueuses à temps partiel, non seulement en raison de mon emploi dans le secteur public qui me permet de subvenir à mes besoins financiers, mais aussi en raison du temps que nous passons à jouer au football. Nous n'avons pas de clubs professionnels ou de tournois pour développer notre jeu au cours de la saison ou nous mettre au défi semaine après semaine, donc nous ne nous entraînons pas tous les jours.

La PFAM se bat pour nous, pour développer la ligue féminine, et elle soutient tous les petits pas que nous faisons dans la bonne direction. J'ai 34 ans, donc le temps pour moi d'être une joueuse professionnelle dans mon pays est probablement passé, mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas jouer un rôle clé dans le développement du football féminin en Malaisie.

Pour moi, la question financière est de toute façon secondaire. Je voulais seulement pouvoir jouer, et c'est tout ce que j'ai toujours demandé au football. Désormais, je souhaite davantage pour la prochaine génération. Je me souviens très clairement du moment où j'ai eu le coup de foudre pour le football : Je jouais sur les lignes de touche d'un match auquel participait mon père. J'espère que les activités de la semaine du football féminin toucheront les jeunes participantes de la même manière, qu'elles développeront ce joyeux souvenir fondamental qui déclenchera une passion à vie pour ce sport. Steffi Sarge Kaur lors de la formation de base

On peut bien sûr se passionner pour le football à tout âge, mais si l'on commence tard, il est beaucoup plus difficile de saisir les bases et de développer son jeu en tant que joueuse. Il est bien plus facile de développer et de mettre en pratique les techniques de base dans sa jeunesse, et de faire éclore son talent - un talent susceptible de contribuer à la sélection de l'équipe nationale. À mon sens, la solution la plus simple serait d'introduire le football pour les filles dans le programme scolaire. Le football est bien proposé aux garçons, l'infrastructure est donc là.

Il suffit de faire en sorte qu'il soit accessible à tous les élèves. Cette simple mesure aurait un effet d'entraînement énorme sur le football féminin, non seulement sur notre réservoir de talents, mais aussi sur la popularité générale du sport. Elle diminuerait le tabou des parents qui laissent leurs filles pratiquer ce sport et ferait du football féminin une norme culturelle.

Il y a maintenant tellement plus d'opportunités pour les joueuses en herbe, comme des équipements, des académies, des sessions d'entraînement. Et depuis 2005, elles ont une équipe nationale féminine bien implantée à laquelle elles peuvent aspirer. Quand j'étais petite, je n’avais que mes pieds nus et un ballon. Si j'arrive à me hisser au niveau où je suis aujourd'hui, alors tout est possible pour elles. Et je vais les aider à y arriver.

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