Union des Footballeurs du Congo
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O. PENGONGO : ‘‘LA QUALIFICATION PART D'UN PROJET’’

La crainte de toutes ces nations vis-à-vis de la RDC, ce sont les potentialités. (Photo Ufc)‎

Le football congolais traverse une période sombre de son histoire. Après l'élimination des Léopards locaux au CHAN Cameroun 2020, l'humiliation subie par V. Club et Mazembe en Ligue des champions (phase de poules), l'élimination précoce du DCMP et Maniema Union en Coupe de la CAF et l'élimination des Léopards de la CAN, il reste la Coupe du monde à sauver. Quelles sont les raisons qui justifient la contre-performance du football congolais, et que faire pour être présent à la Coupe du monde Qatar 2022, Olivier Pengongo, analyste sportif pense que tout dépend d’un projet. 

Ufc.divisionafrica : Qu’est-ce qui est à la base de la contre-performance du football congolais en général ?

Olivier Pengongo : je crois que la réalité est plutôt dans autre chose. Le Congo est éliminé des compétitions africaines interclubs certes. Sur les quatre clubs alignés, deux ont atteint la phase des poules. C'est vrai qu'ils sont sortis à la cinquième journée. Ça montre qu'il y a un malaise. L'équipe nationale, c'est presque la même chose, à commencer par le CHAN où nous n'avons pas été brillants. Nous sommes éliminés pour la phase finale de la CAN. Je crois qu'il y a un problème d'identité. Le football congolais a perdu son identité. Après avoir raté la qualification de la Coupe du monde en 2018, le pays, par le biais de la Présidence de la République, doit se remettre en question pour savoir sur quel pied doit danser le football congolais.

Est-ce qu'il y a déjà eu un projet pour le football congolais?

Pendant plusieurs années après l'arrivée de Florent Ibenge à la tête des Léopards, le projet était clair, on va aller à la Coupe du monde. L'excellence s'était implantée dans les cerveaux des congolais. Tout le monde a cru à ce projet. Depuis que la RDC a été éliminée de la Coupe du monde, il n'y a pas un autre repère sur lequel le pays peut s'appuyer pour savoir où on va aller. C'est compliqué quand on joue et que l'on ne sache pas où l'on va.

Qu'en est-il des clubs congolais?

Mazembe a un problème personnel. Le départ de Moise Katumbi a brûlé l'image que l'équipe à afficher depuis un certain temps dans le pays et dans le continent. A son retour, il faut repartir à zéro. C'est un nouveau projet. DCMP, après pendant une dizaine de temps de disette, ça repart avec un nouveau projet avec Vidiye Tshimanga. Il faut encore laisser le temps pour que la mayonnaise prenne forme. Là où ça pose problème, c'est au niveau de l'AS Vita Club avec le départ du général Gabriel Amisi Kumba.

Comment peut-on laver cette image sombre du football congolais?

Il va falloir que le prochain ministre des Sports qui viendra, puisse faire asseoir les directions techniques de nos fédérations, et réécrire le projet RDC pour la pratique du sport. Au terme du tirage de la Coupe du monde, la RDC est logée dans le même groupe que la Tanzanie, le Madagascar et le Bénin. Sur papier la RDC est favorite, mais sur terrain, il y a autre chose.

Que faire pour sauver la Coupe du monde ?

Sous d'autres cieux, on travaille, on s'implique et on y met du sérieux. Il y a de la préparation et il y a un projet mis en place. Tandis qu'en RDC, on est dans le brouillon, sans projet, sans planification. Il faut commencer par écrire un projet. La crainte de toutes ces nations vis-à-vis de la RDC, ce sont les potentialités. A force égale, le talent congolais prendra le dessus. Le grand problème est qu’on n’est pas à force égale, parce que ces nations ont un projet, mais la RDC ne dispose pas de projet. La RDC part avec une faiblesse aussi longtemps qu'elle ne définit pas pourquoi elle va prendre part à toutes ces compétitions. Où on sait que nous voulons participer aux éliminatoires de la Coupe du monde, tout en mettant en place un projet, tout comme nous ne participons pas. Si nous voulons participer, commençons par écrire le projet et décidons de l'avenir du football congolais. Le fait d'être logé dans le même groupe que le Madagascar, le Bénin ou la Tanzanie ne nous qualifie pas. La qualification part d'un projet et d'une initiative bien déterminée et des moyens mis à la disposition des acteurs qui devront animer cette action. Le constat fait est que nos entraîneurs n'ont pas de contrat. Un commentaire à ce sujet ? Il faut arrêter cette pratique où des entraîneurs n'ont pas de contrat, qui ne savent même pas pourquoi ils sont là. Ils ont des contrats de morale avec des fédérations. Ou ils sont là en espérant que le Gouvernement va comprendre qu'ils font du bon travail. Le cas Nsengi, le cas Ibenge, est un contrat moral qui empêche qu'il y ait des résultats. 

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