LA FIFPRO EXAMINE L'IMPACT DE LA COUPE DU MONDE DE LA FIFA AU QATAR SUR LA CHARGE DE TRAVAIL DES JOUEURS
Après quelques mois de la phase finale de la Coupe du monde, un rapport de la FIFPRO examine l'impact du plus grand rendez-vous mondial de football, organisé au Qatar. Ce rapport est basé sur la charge de travail des joueurs.
Il ressort de rapport que 64 joueurs ayant participé au tournoi ont été interrogés. Une opportunité d’analyser du raccourcissement des temps de préparation et de récupération et du besoin de temps d'arrêt supplémentaires. La FIFPRO a publié en collaboration avec Football Benchmark un rapport sur l'impact de la surcharge de travail des joueurs ayant participé à la Coupe du monde de la FIFA au Qatar. Le rapport intitulé FIFA World Cup 2022: Post-Tournament Review & Player Survey (Bilan après le tournoi et enquête auprès des joueurs) rassemble des données clés sur les équipes et les joueurs ainsi qu'une enquête menée auprès de 64 footballeurs ayant participé au tournoi afin d'évaluer leur réaction face au caractère inédit des exigences mentales et physiques cette saison. Dernière étude de la FIFPRO sur le calendrier des matchs, le rapport intervient alors que de plus en plus de joueurs de haut niveau s'expriment sur les exigences excessives de la charge de travail. Jonas Baer-Hoffmann, secrétaire général de la FIFPRO, a déclaré : « Les recherches que nous menons actuellement montrent que les joueurs sont soumis à des exigences excessives, et nous observons une prise de conscience croissante parmi les joueurs des effets néfastes de ces pressions sur leurs performances, leur carrière et leur vie personnelle. Ils se rendent compte qu'il n'est pas viable et qu'il est néfaste pour leur santé mentale et physique de fonctionner d'après un calendrier de matchs qui les expose et ne leur offre pas même une protection minimale contre les exigences qu'un cycle accéléré de compétitions mal coordonnées fait peser sur eux. « Les discussions qui sont en cours sur le calendrier des matchs et la conception des compétitions après 2024 répètent le schéma qui consiste à donner la priorité aux objectifs commerciaux plutôt qu'aux besoins fondamentaux des joueurs de haut niveau en matière de santé et de sécurité.
L'intégration de formats de compétition élargis, pour les clubs ou les équipes nationales, montre une cannibalisation continue du calendrier des matchs entre les organisateurs de compétitions. Bien qu'on nous assure du contraire, nous sommes extrêmement inquiets que les joueurs et leurs besoins soient à nouveau relégués au second plan dans les décisions prises par les organisateurs de compétitions qui endossent également la responsabilité de régulateurs ».
En janvier, le mois qui a suivi la fin de la Coupe du monde de la FIFA, la FIFPRO et ses syndicats nationaux affiliés ont mené une enquête auprès d'un échantillon représentatif de joueurs sur leur bien-être mental et physique.
54 % ont signalé une blessure ou se sont sentis plus susceptibles d'en subir une cette saison.
44 % d'entre eux ressentaient une « fatigue physique extrême ou accrue ».
20 % ressentaient une « fatigue mentale et émotionnelle extrêmement élevée ».
Les joueurs ont notamment déclaré qu'ils n'avaient pas eu assez de temps pour préparer les plans tactiques avec leur équipe nationale avant la Coupe du monde et qu'ils avaient dû revenir trop vite dans leur club. L'un d'entre eux a déclaré que ce retour brutal était « pratiquement du suicide ». Le rapport a examiné l'augmentation du temps d'arrêt, constatant que le temps d'arrêt moyen était passé de 7,3 minutes lors du tournoi de 2018 à 11,6 minutes.
Selon le rapport, si l'on appliquait 11,6 minutes supplémentaires aux rencontres de toutes les compétitions, cela équivaudrait à trois matches complets de plus par saison pour un joueur de haut niveau. Darren Burgess, conseiller en haute performance de la FIFPRO, qui a travaillé en tant que directeur de la performance pour des clubs de la Premier League anglaise et pour l'équipe nationale australienne, a déclaré : « La fatigue est source de stress mental, de blessures et de performances médiocres, ce que personne ne souhaite dans le milieu du football. « Ce n'est pas seulement mon opinion fondée sur des années d'expérience, mais aussi la conclusion d'un nombre croissant de recherches scientifiques. Il ne fait aucun doute que les organisateurs de compétitions doivent être beaucoup plus conscients de la manière dont des facteurs tels que le stress mental et le temps de récupération affectent les joueurs ». Entre autres constatations, le rapport indique que le temps de préparation des joueurs avant la Coupe du monde est tombé à sept jours en moyenne, contre 31 jours en moyenne pour les éditions précédentes.
Le temps de récupération avant de reprendre les matchs en club était en moyenne de huit jours, contre une moyenne de 37 jours pour les éditions précédentes. Ni la préparation ni le temps de récupération n'ont été suffisants pour les joueurs interrogés : 86 % ont déclaré qu'ils souhaitaient au moins 14 jours de préparation, et 61 % au moins 14 jours de récupération.