FOOTBALL EN RDC : LES MATCHES MANIPULES HANDICAPENT LES PLEBISCITES DES MEILLEURS DE LA SAISON PAR L'UFC

(Photo LINAFOOT)
En République démocratique du Congo, le plébiscite les footballeurs les plus méritants de la saison sportive 2024-2025, par l'Union des footballeurs du Congo (UFC), habituée depuis plusieurs éditions, s'avère comme un exercice difficile.
Ce syndicat qui a ambitionné de relancer et de renouer avec la série des trophées de récompense aux footballeurs, les plus performants, à travers leurs prouesses au cours d’une longue saison sportive. Pour l'UFC, cet exercice est rendu quasiment impossible, non pas, par manque de footballeurs pétris de talents, mais plutôt du faut du spectacle désolant que présente le championnat national qui, à longueur des journées et des matches joués, perd de plus en plus sa fiabilité et de sa crédibilité, au regard de la suspicion, au quotidien, autour de la manipulation des matches, si on se fie au spectacle produit sur l'aire de jeu.
Un coup d'œil observateur sur certaines rencontres du championnat d'élite de la RDC suffit amplement pour se rendre à l'évidence, d'une très mauvaise pratique consistant à certains clubs, à lever le pied, volontairement, sur le ballon, pour accompagner d'autres à une victoire non méritée, sinon favorisée, difficile à éluder et à expliquer. En dépit du résultat indigeste, fruit d'une complaisance réelle, avalisée par les officiels, témoins oculaires de ce spectacle de mauvaises et en vrais complices, sont sur le terrain, en bons accompagnateurs comparses, des 22 acteurs, mieux, des exécuteurs actifs cette complaisance devenue, la nouvelle marque déposée du football congolais. Curieusement et en dépit de cette tricherie à ciel ouvert et à grande échelle que le public arrive même dénoncer à haute voix, le ridicule est à son comble, quand l'on s'illustre, sans vergogne à la désignation du joueur qui aura émergé durant les 90 minutes de jeu et à qui est attribué l'épithète de "L'homme du match".
Des exemples de tous ces matches dénaturés se comptent comme les grains d'un chapelet, surtout quand il s'agit de ceux opposant des clubs de mêmes obédiences tels qu'on en connaît à Kinshasa ou à travers toute la République. Le mode opératoire de la complaisance peut se traduire de différents ordres dont des arrangements monnayés concoctés avant ou pendant le déroulement même du match. La gravité de ces toutes ces pratiques est d'autant plus inouïe quand elles se vivent même au championnat d'élite de Kinshasa, voire dans les Ententes urbaines de football de la capitale.

Par conséquent, ici comme là, l'UFC se retrouve butée, avec ce football au rabais et en berne, d'organiser, comme jadis, ses belles cérémonies de remise des trophées aux joueurs les plus performants. Le faire équivaudrait à l'UFC de cautionner cette complaisance. t pour cause, les rencontres voulues très disputées entre les protagonistes et à même de susciter de l'émulation dans le chef des joueurs du championnat d’élite de la RDC, ont totalement disparu. Par voie de conséquence, bien qu'à la merci des tireurs de ficelles que sont les dirigeants des clubs, les joueurs, soumis aux ordres de ceux-ci, en sont, au finish, les premières victimes, obligés de payer le pot cassé.
Sous couvert d’anonymat, un joueur a révélé, en guise de témoignage, que la veille d’un match de la phase classique de la Ligue 1 en RDC, la présence impromptue et inattendue d'un dirigeants - dont le nom a été tu pour raison de la cause-, à la permanence du club adverse pour leur informer de l'enjeu du match, à priori, dévalué et sans plus aucun objet. Tout a été boutiqué et marchandé, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes dans le sens de permettre à l’équipe négociatrice et demanderesse des avantages de cette tricherie et/ou complaisance, de remporter la partie conclue, en toute quiétude, n'en déplaise aux esprits alertes qui n'auront qu'à se faire mal dans leur bonne conscience.
Et un autre de témoigner dans le même sens, que face à cette situation de fait, aucun joueur ne peut s'y déroger, si ce n’est que respecter les consignes recommandées. ‘‘C’est vraiment hallucinant et pas du tout intéressant de perdre ce genre des rencontres’’, a déclaré ledit joueur. Et lui d’ajouter : ‘‘cette pratique continue à ternir l’image du football congolais’’. Plus grave encore, tous ces scenarii éhontés se déroulent sous la barbe des décideurs du football, incapables de crier non seulement au scandale, mais prendre des mesures draconiennes pour sanctionner ces vrais ennemis du football et des footballeurs congolais. Comme dit et décrit un peu plus haut, cette situation est valable tant aux championnats de la Ligue nationale de football qu'aux ententes et divisions inférieures du football. En exemple, à Kinshasa, la situation est plus que catastrophique si on d'en tient à une information publiée la presse locale, l’Entente provinciale de football de Kinshasa (EPFKIN) et selon laquelle, la corruption semble y avoir élu domicile.

Dans une interview exclusive accordée à « AfricaNews», un média de la place, dirigeant d'un club engagé au championnat de l'EPFKIN a révélé et pointé du doigt, le FC Mweka, comme l'un des clubs bénéficiaires de l'aide de certains clubs et arbitres pour assurer sa place de leader du groupe B, question de s'y maintenir en tête du peloton et jouer la finale de l'EPFKIN avec le premier du groupe A, en vue de se qualifier à la Ligue nationale de football (LINAFOOT), Ligue 2. Dans un témoignage, un dirigeant de club Ia déclaré avoir reçu plusieurs appels des dirigeants de Mweka pour vendre le tout dernier match joué. A cette demande, Mweka a été buté au refus catégorique de son adversaire, un club de Lemba, sorti vainqueur Malheureusement, les tentatives du club corrupteur ont été vouées à l'échec du fait du refus tranchant de l'équipe ciblée.
Pour le cas d'espèce, si les organisateurs du championnat local ouvrent le bon œil et initie une enquête digne de ce nom sur cette affaire, le FC Mweka, soupçonné de corruption, devrait s'ouvrir largement la porte de la relégation en division inférieure. Cette sanction sera, par ailleurs assaisonnée d'une amende financière d'USD 250, conformément à l'article 53 du Code disciplinaire de la Fédération congolaise de football association (FECOFA).
L’UFC a du pain sur la planche
A ce titre, le formateur des formateurs de matchs truqués, Laguine Kisangani, (Daf de l’UFC), a fait savoir que la manipulation de matches ébranle et désarticule les fondations de notre sport, notamment les différentes valeurs qu'il charrie à savoir : la sportivité, l'esprit du fair-play et de l'olympisme, le respect et la discipline, autant que la concurrence loyale. Raison pour laquelle, l la FIFA a adopté une attitude de tolérance zéro lorsqu’il y a atteinte contre ces valeurs. Sans atermoiements Laguine Kisangani qui a condamné, avec la dernière énergie, ce crime contre le football dont la beauté a été écorchée, a aussi invité les décideurs à prendre des mesures draconiennes pour sanctionner ces ennemis du football. En à croire, Laguine Kisanga a souligné que l'UFC a eu déjà à organiser des séances de travail sous format formateur des formateurs avec le personnel UFC et ensuite avec les footballeurs au siège de l'UFC.
Lors de nos tournées de clubs, le thème de la manipulation de matchs est aussi de temps à temps évoqué comme l'une des thématiques abordées. D'ailleurs nous sommes en pleine réflexion pour produire une sorte de Z-card du truquage de matchs comme un petit résumé pour aider les footballeurs à comprendre, rester en alerte et aussi comment dénoncer toute approche du manipulateur.