1 090 FOOTBALLEURS PROFESSIONNELS ACTIFS FONT PARTIE DE L'AFAN

Il faudra signaler que le syndicat roumain des joueurs a été créé en novembre 1990, à la fin de la dictature de Nicolae Ceausescu, par 30 joueurs de première division et Vasile « Bubu » Sotir. Ils étaient alors soutenus juridiquement par Dumitru Costin, qui travaillait – et travaille toujours – pour le plus grand syndicat de Roumanie (BNS). Sotir est devenu le premier président de l'AFAN. Il était très proche des joueurs, y compris des stars de l'équipe nationale comme Gheorghe Hagi et Gheorghe Popescu, qu'il a également convaincu de rejoindre le syndicat.

C'était une époque où les joueurs étaient confrontés à de mauvaises conditions de travail, comme le non versement des salaires, ainsi que l'explique l'actuel président de l'AFAN, Emilian Hulubei. « Ces joueurs avaient deux possibilités lorsqu'ils n'étaient pas payés : soit ils renonçaient à l'argent qui leur était dû par le club pour se libérer, soit ils restaient au club pour avoir une chance de recevoir leur argent, même avec du retard », explique Hulubei. L'un des temps forts a été l'énorme manifestation des joueurs en 2002, lorsque des centaines d’entre eux ont défilé pour se plaindre des énormes problèmes de non-paiement et de la réticence de la fédération de football (FRF) et de la ligue à prendre les mesures qui s’imposaient.

Hulubei, alors jeune défenseur, était présent : « Plus de 400 joueurs ont rejoint cette marche, ce qui a entraîné des changements positifs dans les règlements sur le statut et le transfert des joueurs, et à l'octroi au syndicat des joueurs d'un poste au sein du conseil d'administration de la fédération ». Hulubei a commencé à travailler pour l'AFAN en 2008, un an après que Costin ait pris le contrôle du syndicat des joueurs pendant une période très difficile pour l'organisation, car de nombreux joueurs avaient perdu leur confiance en raison du comportement des dirigeants précédents. « Seuls quelques membres faisaient encore confiance au syndicat », a-t-il déclaré. « Nous avons dû reconstruire notre organisation. C'était très difficile au début.

Les autres parties prenantes ne nous reconnaissaient pas et ne nous permettaient pas de rencontrer les joueurs ». Hulubei lui-même venait de terminer sa carrière alors qu'il n'avait que 27 ans. « Je me suis battu avec le gérant de mon club. Il est entré dans notre vestiaire après une défaite et a commencé à nous accuser d'avoir truqué le match. Quand il a commencé à frapper notre gardien de but, j'ai essayé d'intervenir et il a commencé à me pousser. On a eu une grosse bagarre dans les vestiaires. La police a dû intervenir pour l'arrêter. « J'ai quitté le club en tenue et j'y ai laissé toutes mes affaires. Je n'y suis jamais retourné. J'ai d’ailleurs brûlé la tenue ». Quand Hulubei avait rejoint le club, le gérant ne lui avait jamais remis d’exemplaire du contrat. « Il m’avait dit qu'il fallait d'abord l'enregistrer auprès de la fédération, puis que je l'obtiendrais. Mais je ne l'ai jamais eu. Quand je suis allé à la FRF pour récupérer mon exemplaire, j'ai découvert qu'il avait enregistré un faux contrat ».

Hulubei a fait appel à l'aide du syndicat mais a perdu son procès. Cependant, Costin l'a convaincu de commencer à travailler pour le syndicat. « Je me suis rendu compte que beaucoup de joueurs avaient besoin d'aide, beaucoup d'entre eux ne savaient pas ce qu'ils signaient. J'ai joué pour 12 équipes en Roumanie et j'ai de bonnes relations dans toutes les équipes, car j'étais toujours celui qui demandait l'argent dans le groupe ». Hulubei a quitté son emploi d'entraîneur de football dans une école secondaire et, avec Costin, il a conduit la renaissance de l'AFAN. « Maintenant, nous pouvons nous rendre dans tous les clubs de première et deuxième division sans aucun problème. Tout le monde connaît l'AFAN, notre conseil d'administration, nos avocats et notre personnel ». 1 090 footballeurs professionnels actifs sont actuellement membres de l'AFAN, ainsi que 2 300 anciens joueurs et joueurs amateurs. Hulubei en est le président et Costin le secrétaire général.

Au grand regret d'Hulubei, une grande partie du temps du syndicat est consacrée à la résolution des conflits entre joueurs. « Cette année, nous avons déjà 435 affaires, ce qui est moins que l'année dernière où nous en avions près de 600. Cela prend beaucoup de temps, mais cette année nous avons gagné toutes les affaires sauf une.